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A la recherche des compositrices "oubliées" : Clémence de Grandval ce lundi à la BNF

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Après les compositrices Rita Holmès, Rita Strohl ou Jeanne Leleu, c’est au tour de Clémence de Grandval, de connaître une résurrection bienvenue grâce au travail de l’Association « Elles women Composer » qui nous livre un constat accablant concernant le travail « oublié » des artistes femmes. Concert à la BNF, découverte de Clémence de Grandval Ce lundi, comme pour le beau concert Jeanne Leleu , c’est la Bibliothèque Nationale de France, rue Richelieu à Paris, qui accueille musiciens et spectateurs dans sa belle salle ovale. Fiona McGown , mezzo-soprano, Raphaëlle Moreau au violon et David Kadouch au piano, nous donnent un bref mais chaleureux aperçu du talent de cette compositrice, née en 1828.  Elle a composé ses premières pièces à 10 ans, reçut une formation en composition par Friedrich von Flotow puis par Camille Saint-Saëns et au piano par Frédéric Chopin.  Elle-même artiste lyrique, elle compose plusieurs opéras, La Comtesse Eva , La Pénitente , Piccolino et Mazeppa et un St

« Beatrice di Tenda »(Bellini), à l’Opéra Bastille : l’attente déçue…

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Béatrice Di Tenda   Vincenzo Bellini - création à Venise en 1833 Opéra de Paris, Premiere du 9 février 2024     Si l’on doit saluer l’entrée au répertoire de l’Opéra de Paris de l’œuvre de Bellini, Beatrice di Tenda , on ne peut que regretter que l’art si spécifique du Bel canto, n’ait pas eu, pour l’essentiel, d’interprètes à la hauteur du défi. Si l’on excepte Pene Pati, qui est un authentique chanteur de bel canto, sachant varier à l’infini, couleurs et nuances dans les multiples reprises des arias, tout en donnant une dimension tragique très forte à son personnage, les autres interprètes principaux se sont trouvés en difficulté dans le respect du style et donc du rythme exigé. L’œuvre n’est certainement pas de la veine du meilleur de Bellini, notamment de Norma à laquelle elle succède, le livret est surchargé, l’histoire longuette et il manque quelques morceaux de bravoure emportant l’adhésion immédiate. Elle avait d’ailleurs disparu des scènes après un échec initial mais depuis

La Dame de Pique à Munich : l'extraordinaire Lisa d'Asmik Grigorian dans une mise en scène obscure

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La Dame de Pique De Piotr Tchaïkovski D’après Pouchkine     L’opéra de Munich affichait complet pour cette « Première » très attendue de la troisième saison de Serge Dorny à la tête de la prestigieuse maison bavaroise. Une excellente direction musicale et la présence de l’exceptionnelle et charismatique soprano Asmik Grigorian ont dominé une soirée en demi-teintes du fait d’une mise en scène obscure et de la méforme de Brandon Jovanovich.      Une direction musicale remarquable La Dame de Pique ( Pikovaya dama ) de Tchaïkovski fait partie de l’ADN « musique russe » de la maison et Munich peut s’enorgueillir d’avoir eu successivement deux brillants directeurs musicaux russes (tous deux ardents militants anti-Poutine par ailleurs), Kiril Petrenko puis Vladimir Jurowski. On pouvait donc compter sur l’excellence de l’orchestre de l’Opéra de Bavière et ses chœurs pour nous offrir sous la baguette du chef, russe lui aussi, Aziz Shokhakimov , actuel directeur de l’orchestre philharmonique de

« Die Frau Ohne Schatten » à l’Opéra national du Capitole : en tous points exceptionnel

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Die Frau Ohne Schatten (Richard Strauss)   Après celui de Lyon en octobre dernier, c’est au tour de celui de Toulouse de proposer cet ouvrage hors norme de Richard Strauss. Lors de cette Première du 25 janvier dans la ville rose, le public enthousiaste a salué l’œuvre tout comme sa direction musicale, son orchestre et son plateau vocal exceptionnel. Une soirée magique.     De la difficulté de représenter la « Femme sans ombre ». Il existe des œuvres hors norme et cette « Femme sans ombre » en fait partie. Ouvrage de la démesure né des cerveaux si parfaitement accordés du poète Hugo von Hofmannsthal et du compositeur Richard Strauss, créée en 1919 à l’Opéra de Vienne, « Frosch » comme l’appellent familièrement ses « fans », est un opéra terriblement exigeant : pour l’orchestre, l’une des formations les plus volumineuses de l’art lyrique, pour les voix, pas moins de 5 grandes voix puissantes et dramatiques, pour la mise en scène, l’action évolue d’un monde surnaturel d’essence princière

Concert Jeanne Leleu à la BNF : hommage à une compositrice tombée injustement dans l'oubli

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Découvrir une compositrice oubliée, Jeanne Leleu La Bibliothèque nationale de France et Radio France, pour leur troisième saison musicale, se sont associées à Elles Women Composers pour mettre à l’honneur les compositrices tout au long d’une saison riche en pépites. Il s’agissait cette fois de Jeanne Leleu.     L’injuste oubli En écoutant le beau concert proposé ce lundi 22 janvier dans la superbe salle ovale de la Bibliothèque nationale, on ne peut s’empêcher de se demander quelle malédiction a frappé l’œuvre de Jeanne Leleu pour qu’elle tombe à ce point dans l’oubli ? L’enregistrement soigné proposé par la Boite à Pépites dont nous vous avons parlé récemment, est là pour réparer cette injustice. Les morceaux choisis offerts hier soir par le piano, le quatuor et la voix, révèlent encore davantage à quel point l’art de la compositrice est ludique, riche, musicalement passionnant et de toute évidence très agréable à jouer. Si l’on reconnait aisément l’influence positive de ses « maîtres

Choix de retransmissions vidéo et audio, janvier et février 2024

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Choix de retransmissions vidéo et audio, opéras et concerts lyriques, 16 janvier 2024   En cette rentrée quelques pépites à nouveau, des œuvres et des interprètes à voir et à écouter.   Les vêpres siciliennes (Verdi) (photo) en direct de l’Opéra d’état de Vienne, en audio sur la radio autrichienne (pas trouvé de retransmission vidéo). Très intéressante distribution avec gor Golovatenko (Guido di Monforte), John Osborn (Arrigo), Erwin Schrott (Giovanni da Procida), Rachel Willis-Sorensen (Herzogin Elena), Chor und Orchester der Wiener Staatsoper; Dirigent: Carlo Riz https://oe1.orf.at/player/20240113/746224 (disponible jusqu’à vendredi 19 au soir, dépêchez-vous cela vaut l’écoute !)   Valuska , le nouvel opéra du Hongrois Péter Eötvös, est à voir dès le 19 janvier sur Opéravision (captation de décembre 2023). C’est tout neuf et je ne l’ai pas vu mais a priori, c’est fort intéressant ! détails sur le site https://operavision.eu/performance/valuska Atys (Jean-Baptiste Lully) tournée, Res

Jeanne Leleu, une compositrice si injustement « oubliée », à redécouvrir d'urgence !

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Jeanne Leleu : Une consécration éclatante, volume 1, Musique de chambre et mélodies, un CD La Boite à pépites. Après avoir consacré trois albums à la compositrice Charlotte Sohy en 2022, puis le premier album d’une série pour l’étonnante et fascinante Rita Strohl, le label « la Boite à pépites » publie cette semaine le premier volume des compositions de musique de chambre et de mélodies de la pianiste et compositrice bretonne Jeanne Leleu. Et que de pépites une fois encore dans cette belle réalisation qui nous conduit d’un quatuor pour cordes (1922) aux extraits de En Italie (1926) en passant par les mélodies composées sur six sonnets de Michel Ange (1924). Le luxueux album de collection réalisé par le label rappelle une citation qui résume l’injustice faite à ces femmes compositrices. En effet le Monde écrivait en 1947 « Premier Grand prix de Rome de composition en 1923, Jeanne Leleu attendait une consécration, que d’autres pays, à la place du nôtre, eussent déjà rendue éclatante ».