Münchner Philharmoniker - Valéry Gergiev, Anja Harteros - Philharmonie de Paris - 22 janvier 2018
Concert du Münchner
Philharmoniker sous la direction de Valery Gergiev
Avec Anja Harteros
Philharmonie de Paris, lundi 22 janvier 2018
Programme :
Piotr Ilitch Tchaïkovski
Francesca da Rimini
Avec Anja Harteros
Philharmonie de Paris, lundi 22 janvier 2018
Programme :
Piotr Ilitch Tchaïkovski
Francesca da Rimini
Richard Wagner
Wesendonck Lieder
Der Engel (L'Ange)
Stehe still ! (Arrête-toi !)
Im Treibhaus - Studie zu Tristan und Isolde (Dans la serre)
Schmerzen (Douleurs)
Träume - Studie zu Tristan und Isolde (Rêves)
Richard Strauss
Ein Heldenleben, Une vie de héros, poème symphonique Op.40
Stehe still ! (Arrête-toi !)
Im Treibhaus - Studie zu Tristan und Isolde (Dans la serre)
Schmerzen (Douleurs)
Träume - Studie zu Tristan und Isolde (Rêves)
Richard Strauss
Ein Heldenleben, Une vie de héros, poème symphonique Op.40
Le héros ;
Les adversaires du héros ;
La compagne du héros ;
Certitude de la victoire ;
Le champ de bataille ;
Fanfares de guerre ;
Les œuvres de paix du héros ;
Retrait du héros et accomplissement.
Accès à la note accompagnant le programme par ce lien
https://philharmoniedeparis.fr/sites/de ... ner_bd.pdf
Les adversaires du héros ;
La compagne du héros ;
Certitude de la victoire ;
Le champ de bataille ;
Fanfares de guerre ;
Les œuvres de paix du héros ;
Retrait du héros et accomplissement.
Accès à la note accompagnant le programme par ce lien
https://philharmoniedeparis.fr/sites/de ... ner_bd.pdf
Valery Gergiev est le chef de l'orchestre philharmonique de
Munich depuis 2015, date à laquelle il a succédé à Lorin Maazel.
La Philharmonie de Paris nous donnait ce lundi soir, un
concert équilibré, passionnant et très réussi.
Valéry Gergiev dirigeait son propre orchestre le
Müncher Philharmoniker.
Le concert commençait par le poème symphonique Francesca de Rimini de Tchaïkovski que j’ai écouté souvent dans
ma jeunesse, où il était la face B d’un vinyle où figurait Manfred en titre
principal. Gergiev avait donné ce Manfred l’an dernier dans un concert au
Théâtre des Champs Élysée.
Tchaïkovski a écrit de nombreuses œuvres symphoniques
inspirées d’œuvres littéraires. Poème symphonique musicalement très riche, ce
Francesca s’inspire de Dante, et plus précisément du 5ème chant de l’Enfer (la
Divine Comédie) où une jeune femme tombe amoureuse du frère de son mari. Ce
dernier les tue tous les deux. La musique illustre donc le récit de
Dante : introduction très longue à orchestration à la fois minimale et
très recherchée, qui rend compte du paysage désolé du second cercle de l’Enfer,
puis le vent se lève, la musique s’anime, Dante approche du cercle démoniaque
celui où les âmes sont condamnées à être projetées sur les parois, puis une
sorte de fanfare où Dante parle alors à Francesca et Paolo pour qu’ils content
leur histoire. Le morceau se fait plus lyrique comme si nous écoutions à notre
tour, au travers de la superbe orchestration, le récit tragique de l’amour
assassiné avant la conclusion d’une noirceur désespérée.
Gergiev connait si bien Tchaïkovski que comme pour Manfred,
il est capable de traduire avec une précision fantastique, l’ensemble des pages
musicales de cette très belle œuvre. L’ovation finale correspond très
exactement à ce sentiment du public conquis, y compris les fans de musique
lyrique et/ou d’Anja Harteros qui ne prisent pas forcément les œuvres symphoniques
pures.
Puis arrive le moment Wagner et la soprano allemande la plus
célèbre du moment. Pour nous donner les fameux Wesendonck Lieder, le seul
morceau musical dont Wagner n’écrivit pas les paroles.
Ce n'est pas l'interprétation la plus classique de ces
Lieder mais celle d'Anja Harteros est d'une douceur, d'une luminosité, d'une
délicatesse extrêmement séduisante.
Gergiev et l'orchestre philharmonique de Munich, en
formation réduite par rapport au poème symphonique de l’Enfer de Dante, lui ont
fait un doux tapis de notes sans jamais enfler inutilement les décibels,
l'accompagnant comme il se doit dans la musique que Wagner composa
amoureusement sur les textes de Mathilde Wesendonck.
C'est ce dialogue amoureux que le concert d'hier soir nous a
proposé avec bonheur malgré de toutes petites difficultés vocales de la belle
soprano dans le troisième Lied (le plus difficile...) terminant son trop court
récital par un « Träume » de rêve….aérien et comme inachevé sur un
souffle d’espoir.
L'ensemble de la salle était sous le charme dans ce silence
un peu planant de l'atmosphère créée par l'ensemble des musiciens.
Anja Harteros est une solide adepte de l'art du Lied qu'elle
maitrise parfaitement sans jamais confondre interprétation du Lied (même avec
orchestre comme dans Wagner et Strauss) et art de l'opéra. La pureté de sa voix
en donne une lecture particulièrement aérienne que j'aime bien dans Wagner ou
plus exactement qu'elle interprète très bien (même si on peut préférer des voix
plus lourdes ou des timbres plus graves).
Longuement ovationnée avec plusieurs rappels, Anja Harteros
n’offre cependant pas de « bis », cette tradition n’ayant pas cours
après ce cycle de Lieder sauf exception. Gageons cependant qu’elle redonnera
des concerts à Paris en confiance après un tel succès. Elle devrait être à
Paris en Amélia dans « Un ballo in maschera », en février, dans une
production, hélas… globalement sinistre. J’y serai quand même.
Après l’entracte l’orchestre a retrouvé sa formation « grand orchestre symphonique » pour le « Ein Heldenleben » que Richard Strauss composa entre « Ainsi parlait Zarathoustra » et « une symphonie alpestre ». Il avait 34 ans. Le « héros » est le compositeur lui-même qui passe en revue les différents états et affres de la création au travers ce très beau morceau qui alterne, lui aussi, des passages élégiaques, héroïques, très sonores, et des moments plus lyriques, plus doux, notamment un superbe et long solo de violon, qui symbolise la femme du compositeur et était magnifiquement interprété par le violoniste roumain Lorenz Nasturica - Herschcowici.
Gergiev excelle dans ce répertoire fin 19ème-début
20ème, très coloré, très expressif et qui donne la part belle aux
contrastes entre les cordes et les cuivres, les bois et les vents tout en
ménageant une place centrale aux percussions. La disposition de l'orchestre tenait très astucieusement compte des
oeuvres en répartissant les cuivres (fort nombreux dans Strauss et assez
nombreux dans Tchaikovski) à droite et au fond, les violons et altos en part
égale à droite et à gauche, et les 10 violoncelles et 8 contrebasses à l'opposé
des cuivres.
Les photos ont été piquées à mon ami Maria Stuarda que je remercie chaleureusement.
https://www.facebook.com/maria.stuarda.3597?fref=ts
https://www.facebook.com/maria.stuarda.3597?fref=ts
Petit plus du blog - discographie
Valery Gergiev et le Münchner Philharmoniker dans Strauss :
Don Juan, Une vie de héros.
Anja Harteros, vier letzte Lieder (Strauss)
Extraits video
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