News opéra- avril 2018-
L’opéra de Paris s’apprête à nous proposer deux nouvelles productions intéressantes à ne pas rater :
- le dernier opéra de Wagner, Parsifal, qui sera dirigé par le directeur musical lui-même Philippe Jordan, dans une mise en scène de Richard Jones et avec une distribution de luxe qui vaudrait à elle seule le déplacement, à mon avis : Andreas Schager en Parsifal, Anja Kampe en Kunde, Gunther Groissböck en Gurnemantz, Evgieni Nikitin en Klingsor et Peter Mattei en Amfortas. Richard Jones avait proposé une mise en scène de Lohengrin très controversée à Munich en 2009, elle a donné lieu à un DVD du fait de la présence du couple Kaufmann-Harteros (dont c’était la double prise de rôle dans cet opéra). Mais j’ai vu la semaine dernière à Londres sa mise en scène de Lady Macbeth de Mzensk et, si ses partis pris d’en faire surtout une farce grinçante sont discutables, l’ensemble n’était pas mal du tout. Je ne sais pas ce qu’il fera de Parsifal mais au vu de la distribution (tous les chanteurs sont des habitués de leurs rôles), je pense qu’on aura au moins une très belle présence scénique en plus d’une très probable grande performance vocale. Pour beaucoup de spectateurs parisiens ce sera sans doute la découverte du très impressionnant heldentenor autrichien Andreas Schager. Je verrai ce Parsifal avant celui de Munich début Juillet, qui nous promet également une distribution de rêve (Kaufmann, Stemme, Pape, Koch, Gerhaher) avec, cette fois une direction musicale que je trouve généralement plus subtile et plus osée que celle de Philippe Jordan dans Wagner, celle de Kiril Petrenko.
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A. Schager dans Parsifal à Berlin |
- Moins connu et plus audacieux, le duo l’Heure Espagnole de Marice Ravel et Gianni Schicchi de Puccini. De la boutique de Torquemada à la grande arnaque, les deux opéras ne se marient pas forcément très bien ensemble, ni musicalement, ni sur le plan des thèmes, mais Laurent Pelly est chargé de la mise en scène et on peut parier qu’il saura relier tout cela avec imagination et beauté visuelle. Soirée légère après Parsifal, humour et dérision, servi par un beau plateau : Vittorio Grigolo, Elsa Dreisig, Artur Ruciński dans Gianni, Clémentine Margaine, Stanislas de Barbeyrac, Philippe Talbot, Thomas Diolé, Nicolas Courjal dans l’Heure Espagnole. Franchement, un plateau comprenant des stars internationales de ce calibre vaudrait le coup à lui tout seul. J’avoue un très grand plaisir à l’idée d’entendre Grigolo et Margaine, Barbeyrac et Dreisig et... tous les autres. Quant au chef d’orchestre, le jeune français de 32 ans, Maxime Pascal, fondateur du “Balcon” à Paris, je suis très curieuse de l’entendre également....
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Stanislas de Barbeyrac, l'Heure espagnole |
L’opéra
comique nous propose en avril, la reprise du très rare “Marouf, savetier du
Caire” d’Henri Rabaud, dans la mise en scène de Jérôme Deschamps et la baguette de
Marc Minkowski avec l’orchestre de Bordeaux. Oeuvre pleine de rebondissements,
elle se regarde et s’écoute avec plaisir d’autant que le plateau vocal,
français, est plutôt sympathique : Jean-Sébastien Bou, Vanina Santoni, Jean
Teitgen, Franck Legérinel.
Parmi
les retransmissions prochaines :
en
direct de Vienne en livestream
le 20 avril (Staatsoper) nous aurons le Turandot
de Puccini avec Lise Lindström dans le rôle-titre qu’elle a déjà interprété de
multiples fois (elle m’avait beaucoup impressionnée en Elektra au festival de
Verbier cet été) et Roberto Alagna en Calaf
le 29 avril, le très attendu Andrea
Chénier (les 4 séances sont sold out depuis longtemps à l’opéra lui-même) qui
réunira à nouveau Jonas Kaufmann dans le rôle titre et Anja Harteros, en
Maddalena, c’est à dire ce qu’on fait de mieux dans les deux rôles actuellement
à mon avis.
Le
couple a d’ailleurs brillé à Hambourg pour une séance (de luxe) de Tosca, dans
la mise en scène de Carsen qui est l’une de mes préférées, le 17 avril.
Quelques extraits de la presse.
https://www.ioco.de/2018/04/18/hamburg-hamburger-staatsoper-tosca-harteros-kaufmann-vasallo-ioco-kritik-19-04-2018/
http://opernmagazin.de/staatsoper-hamburg-doppelkritik-zum-tosca-galaabend-am-17-4-18-mit-anja-harteros-und-jonas-kaufmann-in-den-hauptrollen/
https://www.welt.de/print/die_welt/hamburg/article175608411/Die-Frau-die-Puccini-befreit.html
http://opernmagazin.de/staatsoper-hamburg-doppelkritik-zum-tosca-galaabend-am-17-4-18-mit-anja-harteros-und-jonas-kaufmann-in-den-hauptrollen/
https://www.welt.de/print/die_welt/hamburg/article175608411/Die-Frau-die-Puccini-befreit.html
Attention ! Anja Harteros était prévue pour certaines dates de la Tosca donnée au Sächsische Staatsoper de Dresde sous la direction de Christian Thielemann. Ces dates étant contradictoires avec Andrea Chénier à Vienne, c’est Adriana Pieczonka (excellente Tosca...) qui assurera le rôle titre fin avril et début mai avec Alexsandr Antonenko en Cavaradossi et Ludovic Tézier en Scarpia.
Retransmissions
en livestream depuis l’opéra La Monnaie de Bruxelles
Lohengrin
(Wagner), mise en scène d’Olivier Py, direction musicale d’Alain Altinoglu
en live sur ARTE Concert : le 26.04.2018
streaming du 22.05 au 11.06.2018
Retransmission
audio depuis BBC3
En
plus des retransmissions toujours valables de Lucia Di Lamermoor et Luisa
Miller en direct du MET, BBC3 nous propose un opéra contemporain de Mark-Anthony
Turnage, Coraline, à partir du 21 avril et l’accès à la retransmission du
Cendrillon de Massenet depuis le MET à partir du 29 avril.
Prochaines sorties de DVD attendues
Encore Jonas Kaufmann et Anja Harteros,
cette fois dans Andrea Chenier, représentations de Munich, décembre 2017. Voir
mon article :
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