Requiem de Mozart - Festival de Salzbourg - 23 juillet 2017
Requiem
En Ré mineur
pour Solistes, Choeurs et Orchestre
Wolfgang Amadeus Mozart
Festival de Salzbourg - 2017
23 juillet 2017
Avec
Anna Prohaska, soprano
Katharina Magiera, contralto
Mauro Peter, Ténor
Tareq Nazmi, Basse
MusicAeterna de l’opéra de Perm.
Direction musicale Teodor Currentzis.
Retransmission sur Medici TV
Retransmission sur Medici TV
Le concert avait lieu dans le fameux Manège
des rochers (Felsenreitschule)du festival de Salzbourg. Salle étonnante par sa
forme, avec des cavités creusées dans le rocher qui sépare la ville de
Salzbourg en deux parties (qu’on peut rallier par un tunnel creusé ou en
montant tout en haut et en redescendant de l’autre côté).
Le chef Russe Currentzis est un
“personnage” dans le monde des dirigeants musicaux : mystique à ses heures et
très concentré pendant qu’il dirige, passionné de Mozart qu’il revisite de
manière iconoclaste.
Il avait disposé son orchestre et ses
choeurs en formation carrée, serrée, presque en fusion totale, avec les quatre
solistes devant lui. Personne ne le quitte des yeux sauf pour jeter un coup
d’oeil (rapide) à sa partition.
Et c’est préférable parce que ses tempi
semblent assez imprévisibles, en tous cas assez éloignés des standards
habituels d’un Requiem qui est l’une des plus belles oeuvres écrites au monde par
un Mozart proche de sa mort prématurée et qui ne put l’achever.
Currentzis prend le parti manifestement
d’imaginer Mozart fiévreux, malade, écrivant ses plus belles et plus tragiques
pages et semble vouloir caler son tempo à la vitesse supposée à laquelle le
musicien de génie créait son oeuvre-testament.
Il accélère (le confutatis), ralentit (le lacrimosa),
accentue telle ou telle mesure musicales, rend toute sa grâce aux très belles
parties des solistes notamment le Tuba mirum (basse et basson) solennel et
tragique.
C’est déroutant mais admirablement exécuté. Pourtant on se sent assez loin de Mozart... la musique sublime ne respire pas librement, elle est corsetée dans la volonté de fer du chef, un peu comme s’il voulait le comprendre malgré et contre lui.
Etrange impression.
Dommage d’ailleurs : les quatres solistes sont par ailleurs excellents et les choeurs d’une précision d’horloge assez rare.

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